L’affaire d’Outreau
: 1 mort, 13 blessés, grièvement, à vie, et leurs
enfants qui probablement ne s’en remettront jamais. J’ai suivi
l’audition des « accusés » par la commission
parlementaire et j’en suis profondément bouleversé
: une « Vérité » édictée comme
un a priori et une instruction qui ne cherche qu’à justifier
« la Vérité » (d’autant plus qu’il
s’agit de sexe et de violence, sujets chers à nos indignations
vertueuses) ; une présomption d’innocence bafouée
; une institution judiciaire et une police qui fonctionnent sur le thème
: « d’abord tous coupables ». Mentalité de notre
époque ? Certainement. Politique d’aujourd’hui ? Sûrement.
Mais pas seulement.
Je ne peux m’empêcher de faire référence
à la liturgie jaune de l’ERF dont je me sers comme prédicateur
laïque. La prière de repentance y tient la 3e place dans
l’ordre de déroulement du culte. Une prière qui suppose
que nous sommes « d’abord tous coupables », et certainement,
si j’ai bien compris, à cause de la « faute originelle
» racontée dans la fable poétique de la Genèse.
Quand on sait combien notre droit français a trouvé
sa source dans le christianisme...
Oserons-nous nous questionner sur l’obsolescence
de certains de nos dogmes et sur les acrobaties d’arguments auxquelles
nous sommes contraints de recourir pour les justifier ?