Un christianisme dans
la cité doit nécessairement sintéresser à
ce qui se passe dans le monde du travail en général, et
à lactivité syndicale en particulier, pour ne pas
rester à lécart de ce que vit une majorité
dindividus dont le statut est celui de salariés.
Entre mon engagement syndical réformiste et laïque
et une réflexion théologique, cette dernière peut-elle
nourrir le premier sans, bien sûr, remettre en cause lespace
laïque ? Cette question intéressera tant le théologien
que le syndicaliste.
Lengagement pour les autres du syndicaliste se
fonde sur la conviction de pouvoir changer la société,
de la transformer. Le théologien fait la différence entre
ce que nous devons faire ici et maintenant et ce quil faut espérer
ailleurs, ce quon traduit par espoir et espérance.
Un certain christianisme social a vu dans le syndicalisme
réformiste, prônant un partage plus juste des richesses,
une élévation générale du niveau de vie,
de meilleures conditions de travail et des relations interpersonnelles
plus solidaires, une forme daction se fondant sur lÉvangile,
quand bien même celui-ci ne serait pas reconnu.
Il ne sagit pas de « récupérer
» lengagement syndical et de le draper dans le manteau évangélique.
Il me semble simplement que mon engagement syndical peut découler
dune réflexion théologique sur lagir, cet
engagement ne pourra toutefois pas épuiser le croire. Autrement
dit, en tant que chrétien qui sefforce de défendre
les valeurs syndicales, dans une organisation laïque qui doit le
rester, je témoigne à ma manière de ma foi mais
ne la réduis pas à cela.