
Numéro 199 - Mai 2006
( sommaire
)
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Livre : Ces miracles qui nous dérangent
C’est la réédition
d’un grand classique qui nous est proposée là,
l’ouvrage a été publié la première
fois en 1986. Alphonse Maillot, aujourd’hui disparu, a, en effet,
alors qu’il était pasteur de paroisse, signé un
certain nombre de livres qui ont été assez lus dans
les milieux réformés. Il s’agit en général
de commentaires très basiques, plutôt orthodoxes, dont
le manque d’audace théologique finit par les rendre insipides.
Mais tout le monde n’est pas docteur en théologie, et
sous leur aspect assez abordable, ils représentent une bonne
introduction aux textes qu’il étudie.
C’est
le cas pour ce volume. Si les miracles dérangent, Maillot dans
son livre ne dérange pas beaucoup. Il n’a pas grand-chose
d’original à dire concernant la question des miracles
auxquels il croit sans nuance. Mais néanmoins il n’en
reste pas là, et fort heureusement cherche le sens théologique
que ces miracles peuvent avoir. Il dépasse donc, d’une
certaine façon, la problématique basique du «
possible », « pas possible », en montrant des pistes
qui ne sont pas inintéressantes. Certes, on pourrait espérer
mieux et plus approfondi sur la question, mais en fait il n’existe
pas grand-chose d’autre sur le sujet, et ce petit ouvrage est
finalement assez attachant. 
Louis Pernot
Alphonse Maillot, Ces miracles qui nous
dérangent. Pour ne pas se tromper de signe, Éditions
du Moulin, 94 pages. En
librairie
Livre : Le protestantisme et la politique
Dans
tous les sujets de débat, il faut éviter les caricatures
souvent nées de la passion. Notamment lorsque l’on parle
de politique ; encore plus lorsque l’on parle du rapport entre
protestantisme et politique. Sujet souvent maltraité parce
que trop passionnel. Rémy Hebding, dans son dernier ouvrage,
fait œuvre de salut public. En 140 pages bien écrites,
l’auteur nous aide à mettre en perspective le rapport
complexe entre protestantisme et politique.
L’ouvrage est nourri d’études statistiques qui
permettent une « photographie » du positionnement protestant
sur l’échiquier politique. Mais il nous permet d’aller
plus loin qu’un sondage d’opinion. En remontant aux sources
théologiques et philosophiques, nous découvrons cet
« esprit » protestant, tout en nuances et en convictions
irréductibles à toute simplification.
Rémy Hebding, nourri de cette analyse, nous propose enfin
sa vision du débat politique contemporain et de ce que pourrait
être une posture protestante dans ce débat. À
mettre entre toutes les mains ! Cet ouvrage est aussi nécessaire
comme outil de réflexion dans les paroisses que pour les
responsables politiques afin de mieux comprendre les protestants,
ces « anarchistes qui traversent dans les clous », pour
reprendre un mot cité par l’auteur. Du très beau
travail ! 
Jean-Marie de Bourqueney
Rémy Hebding, Le protestantisme
et la politique – loi et dissidence, Genève,
Labor et Fides 2006, 142 pages, 11 €. En
librairie
haut 
Livre : Les Quakers
Les connaît-on vraiment parce
que le mot « quaker » est célèbre grâce
aux céréales pourtant étrangères à
ce mouvement religieux ?!
La collection « Fils d’Abraham » permet de découvrir
la diversité religieuse dans le monde et, selon ses principes,
elle a fait appel à un auteur qui se reconnaît dans le
courant religieux qu’il présente. Jeanne-Henriette Louis
est en effet membre de la Société religieuse des Amis,
appellation choisie par les fondateurs au XVIIe siècle. Nous
vous laissons à la lecture de l’ouvrage pour savoir d’où
provient le sobriquet « quaker » qui est passé
dans le langage courant.
Jeanne-Henriette Louis rappelle utilement les expériences
de George Fox et de ses disciples, l’élaboration d’une
doctrine et les pratiques qu’elle induit, l’implantation
sur le continent américain, ainsi que quelques actions particulières
dans le monde. Les Quakers sont souvent confondus, à tort,
avec les Amish.
On retiendra surtout une manière particulière de présenter
les Amis, à l’image finalement d’une spiritualité
très intériorisée, sans confession de foi ni
sacrement, témoins en toute humilité d’un christianisme
recherchant la paix entre les hommes. Pourtant on peut s’interroger
sur le courant universaliste qui abandonne toute référence
christologique. 
Olivier Guivarch
Jeanne-Henriette Louis, La Société
religieuse des Amis (Quakers), Coll. Fils d’Abraham, Turnhout,
Brepols, 2005. En
librairie
haut 
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