Sommaire & Résumés
|
Stade de France à Saint-Denis lors du match France/Chypre, qualificatif pour la coupe du monde 2006 |
Quelques semaines avant la coupe du monde de football en Allemagne, Évangileet liberté propose ici une réflexion en prise sur l'actualité. Le jeu sportif, dans lAntiquité, a souvent eu des rapports étroits avec la religion. Les jeux olympiques, créés en Grèce en 776 av. J.-C., étaient dabord une cérémonie religieuse : la statue de Zeus était au centre du quadrilatère sacré dOlympie. Cétait aussi le cas des jeux rituels de balle au Mexique précolombien, et des courses sacrées des indiens dAmérique du Sud.
Bien des pays peuvent revendiquer lorigine du jeu de balle au pied ; la Chine avec le tsu chu, plusieurs siècles avant notre ère, lÉgypte où un ballon de cuir a été trouvé dans une tombe, la Grèce où lepiskyros se jouait deux siècles avant J.-C., lItalie avec lharpastum romain, la Gaule enfin avec un jeu de balle druidique « seault » ou « soule ».
Aujourdhui la passion du football se situe dans un contexte bien différent. La société contemporaine, dominée par léconomie de marché, demande aux individus dêtre rentables et donc dêtre les plus performants. Le paganisme moderne exige que les joueurs de football atteignent la dimension épique et lyrique des héros ! Comme dans beaucoup dautres sports, la nécessité dêtre le meilleur fait des ravages ; la peur de ne pas être à la hauteur conduit souvent au dopage, à la dépression ou à la drogue.
À quoi rime la passion de nombre de nos contemporains pour le football ? Ce jeu occupe-t-il une place laissée vacante par la politique ou par la religion ? Serait-il devenu la drogue dure des démocraties modernes, palliant le manque de projet de la société ?
Sans doute le football condense et théâtralise les valeurs fondamentales du monde actuel ; il exalte la performance, le mérite, la compétition entre « égaux » ; il valorise le travail déquipe et la solidarité. Mais la chance y tient aussi une place singulière ; la figure du hasard plane sur les rencontres, rappelant que le mérite ne suffit pas toujours, sur le terrain comme dans la vie, pour devancer les autres. Le football donne une vision symbolique de nos sociétés, jusque dans ses aspects les plus noirs, hélas : corruption, dopage, chauvinisme, violence, racisme, haine. Et les sommes dargent énormes qui entourent cette activité sont également un sujet intéressant de réflexion. Où est passé lidéal de Pierre de Coubertin : « Limportant cest de participer » ?
Denis Müller raconte comment sa jeunesse a été marquée par le football, sa « première religion », quil aime et apprécie, malgré (ou à cause de) lambiguïté de ce sport. Il analyse la signification anthropologique et théologique du football.
Denis Müller est professeur déthique fondamentale et appliquée à la faculté de théologie protestante de luniversité de Lausanne. Il est lauteur de très nombreux ouvrages, la plupart portant sur des questions déthique. Il a écrit lan dernier un livre original sur Barth (Karl Barth, Le Cerf, 2005, 378 p., 32 €). Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne.
Le football : entre la violence et le sacré
un sport-spectacle révélateur de létat du monde
par Denis MüllerLe football occupe, dans lespace public mondial, un rôle de quasi-religion, qui a fait, comme tel, lobjet détudes sociologiques et historiques très éclairantes. Il est impossible den ignorer la dimension religieuse et la portée théologique. Le football offre à notre regard des contradictions anthropologiques et socio-économiques significatives, qui exigent de la théologie de se poser avec une acuité particulièrement pénétrante la question dune possible libération hors des aliénations de toutes sortes qui entravent laccomplissement socio-humain des personnes et des institutions...
Vivre
Pas l temps, par Jean-Paul Sauzède
Cest un paradoxe maintenant connu : gagner du temps, ne nous donne pas plus de disponibilité. Il semble que plus on en dispose, et moins on en a. La poste (quand elle fonctionne) distribue le courrier plus rapidement, les communications orales et écrites sintensifient, les trains, les voitures accélèrent et nous font gagner du temps, que nous occupons aussitôt à autre chose...
Dans le monde et dans les Églises
Église dAngleterre : Bientôt des femmes évêques ?
Afghanistan : Condamnation à mort dun chrétien
Australie : Une liturgie de divorce
Croire
Ô Dieu, tu es avant toutes choses, par William Loader
Ô Dieu, tu es avant toutes choses,
Tu es au-delà de toutes choses,
Tu es en toutes choses ;
Nous reconnaissons ta présence....
Dialoguer
Jean-Pierre Cléro est professeur de philosophie à luniversité de Rouen et Paris X-Nanterre. Témoin de lagnosticisme, il refuse dopposer croire et savoir. Interrogé par Laurent Gagnebin, il évoque aussi ce que Jésus, dune part, et le protestantisme, dautre part, représentent pour lui.
Agnosticisme, par Jean-Pierre Cléro, Propos recueillis par Laurent Gagnebin
L.Gagnebin : Quelle différence faites-vous entre « athée » et « agnostique » ?
J.-P. Cléro : Lathée prétend savoir que Dieu nexiste pas, que lêtre appelé ainsi par les croyants se réduit à quelque illusion...
Débattre
Quelle est la foi des protestants libéraux ?
Sollicité pour nous dire ce qu'il pense dÉvangile et liberté, Jacques Fischer nous a envoyé un texte, dans lequel il exprime ses doutes sur la foi des libéraux ; Louis Pernot lui répond.
Luthérien et fidèle lecteur dÉvangile et liberté, dont jadmire lintelligence et la belle mise en pages, je nappartiens pas à la mouvance libérale...
par Jacques Fischer
Jacques Fischer est un excellent ami. Et je suis daccord avec tout ce quil dit sur ses convictions, mais pas sur ses conclusions...
par Louis Pernot
Retrouver
Vincens Hubac nous rappelle qui était ce huguenot républicain, épris de justice et de paix, et rédacteur en 1795 de la première loi de séparation de lÉglise et de lÉtat.
Boissy dAnglas (1756 1826), par Vincens Hubac
Peut-être parce quil a servi tous les régimes, on aime peu Boissy dAnglas. On comprend mal comment un bourgeois protestant et provincial élu pour les États Généraux en 1789 se retrouve comte dEmpire, pair de France sous Louis XVIII, et meurt couvert dhonneurs en 1826 à son domicile parisien. On peut penser que lhomme est un « caméléon » qui na soigné que sa carrière politique. Les choses ne sont pas si simples. Au moins trois fois dans sa vie, Boissy dAnglas a montré son courage et sa constance, en jouant précisément sa carrière, et même sa vie ! ...
Lire
Livre : Alphonse Maillot, Ces miracles qui nous dérangent. Pour ne pas se tromper de signe, Éditions du Moulin, 94 pages
Livre : Rémy Hebding, Le protestantisme et la politique loi et dissidence, Genève, Labor et Fides 2006, 142 pages, 11 €.
Livre : Jeanne-Henriette Louis, La Société religieuse des Amis (Quakers), Coll. Fils d'Abraham, Turnhout, Brepols, 2005
Résonner
On savait que Bach écrivait une cantate chaque semaine. Mais deux le même jour, cest étonnant ! Louis Pernot nous explique pourquoi.
Deux cantates au lieu dune : les cantates BWV 22 et 23
de Jean-Sébastien Bach, par Louis PernotLe 7 février 1723 est une date curieuse dans lhistoire des cantates de Bach. En effet, daprès les recherches actuelles, il y a deux cantates qui semblent avoir été composées pour le même jour. Cela en fait une de trop ! En fait, cette date était celle où Bach devait concourir en vue de lobtention du poste de Cantor à Leipzig, et donc donner une cantate de sa composition. Pour cela, il avait préparé une cantate qui nous est parvenue sous le numéro 23. Cette cantate est une pure merveille, cest une petite cantate toute faite de finesse, dintériorité, doriginalité...
Nouvelles
Congrès : Violences et Religions ?
Le Journal Évangile & liberté fête ses 120 ans
Année 2006 : 2006 abonnés
Les Journées du Protestantisme Libéral
Le Carnet d'É & l
Courrier des Lecteurs
Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.
Citation
Tout être humain
même le plus étranger,
le plus méprisé et le plus misérable
doit être considéré par nous
sous cet angle de lhumanité de Dieu...
Elle équivaut au respect
de son droit et de sa dignité dhomme.
En refusant ce droit et cette dignité
à notre prochain,
nous renonçons nous-mêmes
à avoir Jésus-Christ pour frère
et Dieu pour Père.Karl Barth, Lhumanité de Dieu, 1956.
Bienvenue |
|
|
en ligne |
|