
Numéro 207
Mars 2007
( sommaire
)
En Bref
Dans le monde et dans les églises
Écosse et Angleterre
300 ans d’union et les Églises…
Au moment où l’Écosse
commémore le 300e anniversaire de son union avec l’Angleterre,
union dans laquelle l’Église presbytérienne d’Écosse,
fondée par le réformateur John Knox, a joué un
rôle important, certains nationalistes écossais demandent
plutôt quand prendra fin cette union qu’ils ont toujours
désapprouvée.
L’Église presbytérienne d’Écosse,
« The Kirk », était, à l’époque
de l’union, l’Église officielle de la nation écossaise.
Elle avait connu maintes luttes avec les catholiques et les anglicans
et se considérait comme la seule vraie Église de Jésus-Christ
face à une Église anglicane qui avait conservé
ses évêques et s’était donnée pour
chef le souverain britannique !
Lorsque surgit l’idée d’union, nombre de laïques
et de pasteurs s’y opposent farouchement. Pourtant les dirigeants
de l’Église d’Écosse sont partagés.
D’une part, ils craignent d’être absorbés par
la puissante Église anglicane et contraints d’abandonner
le régime presbytérien qui leur est cher. D’autre
part, accepter le roi d’Angleterre qui est anglican, les préserverait
d’un roi d’Écosse catholique, ce qui est le cas du
prétendant écossais qui, de plus, est soutenu militairement
par la France de Louis XIV persécutrice des protestants.
Les négociateurs écossais signent donc avec l’Angleterre
l’Act of Security. Celui-ci garantit que le Parlement de Londres
respectera « à perpétuité » le système
presbytérien écossais et s’interdit d’interférer
dans les affaires religieuses écossaises. Mais, dès
1711, le Parlement de Westminster, composé en majorité
de députés anglais, décide de réinstaller
l’Église anglicane en Écosse et autorise de plus
un système de nomination des pasteurs qui échappe désormais
en partie aux Conseils presbytéraux. Devant cette situation,
des milliers de fidèles presbytériens quittent l’Église
établie et fondent des Églises libres que l’on
nomme familièrement les « Wee Frees » (les «
Petites Libres »). L’Église d’Écosse
avait désormais des petites soeurs concurrentes !
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Angleterre
Non-discrimination des homosexuels
L’Equality Act, une loi anti-discrimination
déjà votée en Irlande du Nord, en Écosse,
et au pays de Galles, s’appliquera à partir de 2008 en
Angleterre aussi. Elle interdit toute discrimination au motif d’orientation
sexuelle et vient compléter les lois anti-discrimination pour
cause de sexe, de race, de religion...
Mais l’interdiction de toute discrimination suscite de belles
polémiques en ce qui concerne la question de l’adoption
d’enfants par les couples de même sexe. Dans une interview
au magazine News Statesman, la ministre de la Justice a dit qu’il
n’était pas question d’aménager la loi pour
que les Églises puissent « discriminer un peu ».
Elle a aussi affirmé que le gouvernement ne céderait
pas à la pression des responsables catholiques qui demandent
que leurs services d’adoption puissent refuser les demandes émanant
de couples homosexuels.
Les archevêques anglicans de Cantorbéry et d’York
se sont déclarés solidaires de cette demande de l’archevêque
catholique de Westminster, provoquant ainsi la colère de chrétiens
libéraux, particulièrement du Lesbian and Gay Chritian
Mouvement. La prise de position des archevêques soulève
incompréhension et critiques virulentes. « En demandant
l’égalité juridique, écrit un commentateur
dans The Guardian, les partisans de la non discrimination sexuelle
n’obligent pas l’Église catholique à changer
son enseignement sur la sexualité [...] mais ils n’admettent
pas que les agences d’adoption religieuses qui reçoivent
des subventions de l’État, imposent leurs choix à
ceux qui n’y adhèrent pas. Et la menace de l’archevêque
catholique de fermer ces agences d’adoption est déplaisante
pour ne pas dire sans cœur pour ceux qui sont en dehors des Églises.
»
Le premier ministre Tony Blair, anglican pratiquant marié
à une catholique fervente, s’est engagé à
ce que la loi soit appliquée intégralement à
tous.
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Danemark
Prédicateurs étrangers sous surveillance
Le ministre chargé de l’Immigration,
de l’Intégration et des Réfugiés, vient
de proposer que les autorisations de résidence au Danemark
de prédicateurs étrangers soient assorties de mesures
contraignantes. Il y a actuellement 675 prédicateurs étrangers,
soit dans des communautés chrétiennes ou musulmanes,
soit des missionnaires mormons, soit quelques prêtres et religieuses
catholiques. Pour son permis de séjour, l’étranger
devra être familiarisé avec la langue danoise et connaître
les droits de l’homme, plus spécialement la liberté
de religion et le droit d’en changer. Aux protestations de ceux
qui revendiquent le droit de choisir leurs prédicateurs sans
interférence de l’État, même s’ils ne
parlent pas danois, le Ministre répond : « Quand nous
donnons un permis de séjour, nous voudrions être sûrs
que les étrangers, surtout ceux qui viennent pour prêcher
et donc avoir une influence sur les gens, connaissent quelque chose
de notre histoire, de notre culture et de nos valeurs. »
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Slovénie
Primoz Trubar Réformateur protestant
La Slovénie vient d’adopter
l’euro et a choisi l’effigie du Réformateur pour
sa pièce de 1 euro. Primoz Trubar écrivit en 1550 le
premier livre en slovène, le « Catechismus ». Il
fut le premier traducteur du Nouveau Testament en slovène.
Il publia encore 25 autres livres en slovène et contribua ainsi
à fixer la langue. Il reste aujourd’hui une personnalité
importante comme le montre sa statue dans un jardin de la capitale
Ljubljana.
Il y a très peu de protestants en Slovénie, mais la
« Réformation » y est une fête légale
chômée et célébrée le 31 octobre.
Claudine
Castelnau
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