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Dans le N°224


Nietzsche et Jésus

Le numéro d’Évangile et liberté d’octobre reproduit en page 4 de couverture la célèbre phrase de Nietzsche : « Il n’y a jamais eu qu’un seul chrétien et il est mort sur la croix. »

À cette phrase, deux théologiens allemands Wellhausen (1844-1918) et Bultmann (1884-1970) ont répondu : « Jésus n’a jamais été chrétien. » Ils ont raison et Nietzsche à tort (en tout cas dans sa formulation). Jésus était juif. Le christianisme se fonde et se centre sur quelqu’un qui ne lui appartient pas et qu’il n’a pas le droit de s’approprier.

On peut affirmer : « Il n’y a jamais eu qu’un seul croyant, qu’un seul fidèle, qu’un seul saint, voire qu’un seul musulman (musulman veut dire : soumis à Dieu), et il est mort sur la croix », mais certainement pas « un seul chrétien ». « Un seul évangélique » (au sens de fidèle à l’Évangile) correspondrait probablement mieux à ce qu’à voulu dire Nietzsche ; dans la phrase qui précède la citation, il signale que le mot « christianisme » relève du malentendu ; et dans la phrase qui la suit il écrit : « l’Évangile est mort sur la Croix. » L’interprétation des textes de Nietzsche pose quelques problèmes, mais on peut penser que le philosophe-poète ne regrette pas que l’Évangile de Jésus soit mort, il s’en réjouirait plutôt, car il voit dans cet Évangile une perversion ; ce qu’il regrette, c’est que le christianisme, qui, à ses yeux, a dénaturé l’Évangile de Jésus et est tout autant sinon plus mais différemment perverti, ne soit pas encore mort.

André Gounelle, Montpellier

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Église ou Temple ?

L'ouverture du temple de Pau le samedi de 16 à 18 heures, depuis septembre 2000, m’a permis de présenter les 21 panneaux sur le protestantisme à plus de 7000 visiteurs à ce jour. Leurs questions nombreuses et diverses, notamment celles sur nos différences avec le catholicisme, montrent l’intérêt de cette ouverture sur la ville. Il m’a été donné de faire une remarque sur le sens des mots église et temple. Voici ma réponse qui n’engage que moi : au XIXe siècle, paraît-il, les catholiques donnèrent à nos églises protestantes le nom de « temple » par dérision pour évoquer le temple païen. Or, curieusement, le vocabulaire indique ceci pour les mots église et temple. Église : édifice où se réunissent les fidèles. Temple : édifice consacré au culte d’une divinité. Alors les églises catholiques sont bien des temples comme le marque le tabernacle. Alors nos temples protestants sont bien des églises. Une preuve ? Mes ancêtres cévenols disaient se rendre à « l’Assemblée » le dimanche et non au temple. On devrait donc dire temple catholique et église protestante. Mais l’usage prévaut.

André Breton, Pau

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Dieu proche ou lointain

À propos de l’article « Dieu proche ou lointain » de C. Montoya paru dans Évangile et liberté No 221.


Bien sûr que l’être de Dieu est inconnaissable. Les dogmes issus des efforts de la théologie chrétienne pour parvenir à cette connaissance ne pouvaient qu’aboutir à une impasse. Parce que Dieu ne peut pas être enfermé dans un concept. Et que conceptualiser Dieu, c’est-à-dire l’objectiver, est le nier en tant que tel. Dieu n’est pas objet de connaissance.

Faut-il donc, pour rétablir le lien entre notre Dieu et les humains, partir d’une dogmatique contestable formée à partir de constructions intellectuelles tardives telles que la double nature du Christ ou la Trinité, ignorées des chrétiens du Ier siècle, et absentes de leur loi ? Oublie-t-on qu’il y a une Parole médiatrice par laquelle s’opère le lien ? C’est par la médiation de la Parole, dans l’Ancien Testament, et Parole révélée en Jésus-Christ dans le Nouveau Testament, que Dieu rencontre les hommes et établit avec eux une relation de vis-à-vis. Parole qui permet, non de connaître la nature de Dieu mais d’appréhender sa volonté. Et s’efforcer d’agir selon la volonté de Dieu, n’est-ce pas à quoi nous invite l’enseignement de Jésus en prêchant le Royaume ? Car le Dieu de Jésus n’était pas une « essence », mais une présence intérieure, le dynamisme d’une voix appelant à une praxis.

Christiane Curtil, Paris

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Doxologie

L'article « À toi le règne » dans le numéro d’octobre m’a amené à relire le cahier du pasteur Louis Pernot dans le numéro de mars 2005 à propos du « Notre Père ».

Il y montre le caractère anachronique des trois termes « le Règne, la Puissance et la Gloire » qui relèvent plus du culte et de la culture de l’Ancien Testament que de l’Évangile, surtout à l’intérieur de la prière où Jésus nous révèle Dieu, non plus comme Seigneur des armées, mais comme Père.

Le pasteur nous suggère une alternative qui s’intègre plus harmonieusement dans le message évangélique et qui est la suivante : « Car c’est à toi qu’appartiennent l’Amour, le pardon et la paix. »

J’avoue que depuis cette lecture, et dans l’esprit de votre revue, je prends la liberté d’utiliser cette formule plus évangélique, qui a en outre l’avantage de me faire réfléchir à ce que je dis.

Roland Poirier, Bures sur Yvette

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