Au Courrier des Lecteurs
Précédent
Courrier des Lecteurs
Dans le N° 200
Écologie : ne pas confondre
La lecture de l’article intitulé
« Christianisme
et écologie » paru dans le n° 197 d’Évangile
et liberté m’a particulièrement intéressée
et me conduit à faire deux remarques.
Tout d’abord l’introduction signée de M. et Mme
Duchêne, fait un amalgame, d’ailleurs extrêmement
fréquent, entre l’écologie scientifique et l’écologie
politique ou mieux l’écologisme. Tandis que l’écologie
scientifique s’intéresse aux interactions entre le milieu
et l’ensemble des organismes vivants, l’écologisme
est centré sur l’influence d’une seule espèce,
Homo sapiens, sur son milieu et la rétroaction du milieu sur
cette seule espèce. L’article du Professeur Sorg est tout
à fait dans cette ligne. L’Homme se situe au centre du
débat. Dès lors, le propos est en parfaite harmonie
avec l’idéologie chrétienne qui, depuis des origines,
a placé l’Homme à part dans la création,
seule espèce douée de conscience et capable de réfléchir.
Dans ce contexte, il est difficile d’occulter les traces profondes
laissées dans l’esprit des chrétiens par le texte
de la Genèse dans lequel Dieu dit, s’adressant à
Noé et ses fils : « Soyez féconds, multipliez,
et remplissez la terre. Vous serez un sujet de crainte et d’effroi
pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout
ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de mer : ils
sont livrés entre vos mains. »
Autre remarque : outre le rôle très important (en particulier
dans la sensibilisation du public) et spectaculaire des organisations
comme celle de Nicolas Hulot, on peut regretter que ne soit pas mentionné
dans cet article, le travail considérable des grandes associations
de protection de la nature (comme France Nature Environnement et WWF-France
) qui œuvrent depuis plus de 40 ans…
Monique Richardot-Coulet,
Ponsoye, 07440 Alboussière
haut 
Réserves sur le clonage thérapeutique
Deux réserves concernant l’article
intitulé « Faut-il
avoir peur du clonage thérapeutique ? » (Geoffroy
de Turckheim, Évangile et liberté, mars 06). La première
est que les promesses thérapeutiques des cellules souches ne
sont justement que des promesses. Scientifique moi-même, il
me semble que de trop nombreux scientifiques se laissent piéger
dans le fantasme de la toute-puissance de la science, oubliant la
prudence qui devrait être inhérente aux incertitudes
de la recherche. La deuxième réserve concerne l’éthique.
Pour moi, le statut de l’embryon n’est pas le problème
essentiel. De ce point de vue, l’affaire Hwang est loin d’être
anecdotique. Avant même que la fraude ne soit avérée,
les premières accusations concernaient les conditions dans
lesquelles les ovocytes avaient été obtenus. Plusieurs
des collaboratrices de Hwang ont fait état de pression de sa
part. Pour les donneuses extérieures au laboratoire, la plupart
ont été payées pour leurs « dons »
et n’ont pas été informées correctement
des risques de la procédure. Là réside le danger
principal du développement du clonage thérapeutique
: celui de la commercialisation des ovocytes instrumentant le corps
des femmes.
Annick Jacq,
Issy-les-Moulineaux
haut 
« Pasteurs autoproclamés »
Depuis quelque temps surgissent en
France des « pasteurs autoproclamés ».
Comme aux États-Unis, ils ouvrent en Europe de nouvelles
Églises qu’ils disent être « évangéliques
».
Ils sévissent particulièrement dans les quartiers
populeux de nos métropoles où ils exploitent la crédulité
des habitants les plus abusés par leurs discours recruteurs.
Ils avilissent ainsi le protestantisme par cette imposture, et, surtout,
les Églises vraiment Évangéliques dispensatrices
de la Bonne nouvelle.
Comment mettre fin à ces prétendus pasteurs et par
quelle voie ? Par celle de l’État qui procèderait
à un contrôle fiscal rigoureux de l’enrichissement
de ces faux bergers.
Comment éclairer, sauver et soutenir leurs victimes égarées
? Par des actions caritatives de toutes les confessions reconnues.
Présents sur le terrain, prêtres, pasteurs, rabbins et
imams, et leurs fidèles, engagés bénévolement,
montreraient ce qu’est le vrai visage d’un Dieu d’amour
au service des êtres les plus démunis, les plus faibles
et les plus éprouvés.
André Breton,
Pau
haut 
Vendredi saint et les protestants réformés
Dans son éditorial
d’avril, fort bon par ailleurs, Laurent Gagnebin affirme
que « le protestantisme a toujours accordé la plus grande
importance au Vendredi saint ». S’il entend par là
le fait même de la crucifixion, c’est exact. Mais s’il
s’agit de Vendredi saint considéré comme jour de
fête chrétienne, ce ne l’est que du côté
luthérien ; toute l’interprétation luthérienne
de la cène est d’ailleurs marquée par le Vendredi
saint.
Les réformés de jadis, sauf de rares exceptions, n’en
faisaient ni un jour de fête ni même une occasion de célébrer
la cène. Dans leurs Églises, le Vendredi saint n’est
devenu jour férié qu’au cours du XIXe siècle
sous l’influence conjointe, semble-t-il, du Réveil et
du romantisme qui ont tous deux insisté sur le « drame
» de la croix.
Ainsi, par exemple, le Vendredi saint n’est-il entré
dans le calendrier liturgique du très protestant et réformé
canton de Vaud, en Suisse romande, qu’en 1864, et dans les Églises
réformées de France, il n’est souvent devenu occasion
de partager la communion que vers le milieu du XXe siècle.
Les réformés ont toujours insisté de préférence
sur Pâques, l’Ascension et Pentecôte, ainsi qu’en
témoigne leur interprétation de la cène : dit
en termes traditionnels, elle est communion avec le Christ qui, ressuscité
et élevé à la droite de Dieu, ne saurait par
conséquent être présent ni « dans »
ni « sous » ni « avec » les éléments
de la cène, mais l’est par son Esprit dans le cœur
de celles et ceux qui y participent.
Bernard Reymond,
Lausanne
haut 
|

|
|