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Numéro 210
Juin-Juillet 2007

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Tant de blessures enfin promises à guérison !, par Raphaël Picon

Une belle touche de bleu dans un ciel bien sombre, désespérément gris. De beaux discours au ton évangélique, de vrais appels à faire éclore toute la beauté dont nous somme capables. La campagne électorale présidentielle vient de s’achever sur de beaux rêves messianiques qui peuvent laisser... perplexes...

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Questionner

Pour Gilles Castelnau, les images de Dieu et le langage religieux traditionnels expliquent en grande partie l’athéisme contemporain. Si Dieu est ce qui nous concerne de manière ultime, comment alors se satisfaire d’une prédication insipide et sans intérêt ?

Les religions : un affront à l’intelligence ?, par Gilles Castelnau

« Les religions sont un affront à l’intelligence »
(forum de Yahoo)

Encore récemment les gens s’excusaient de ne pas venir au temple (ou à l’église) parce qu’ils partaient en week-end. Maintenant ils disent carrément qu’ils n’en veulent plus. Ce n’est pas qu’ils soient sans religion ! Les sites Internet religieux se multiplient, la radio grand public France Inter a le samedi matin d’excellentes émissions théologiques, les rayons librairie de nos supermarchés regorgent d’ouvrages de spiritualité – mais pas de la nôtre. C’est frustrant !...

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Rêver

J’ai rêvé d’un monde

J’ai rêvé d’un monde
où l’on ne savait plus
ce que signifiait le mot oppression...

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Ces mots qu'on n'aime pas

Jésus, fils de Dieu, par Raphaël Picon

L’expression est absurde et dangereuse si on l’interprète de manière littérale. Il faudrait sacrifier la raison la plus élémentaire sur l’autel d’un prétendu miracle ou mystère, pour penser que Jésus puisse être le rejeton de Dieu, son descendant biologique, le porteur de ses gènes ! Une telle affirmation est dangereuse car elle induit implicitement la suprématie du christianisme sur les autres religions : à la différence de celles-ci, le christianisme serait lui, à travers son Jésus, le résultat d’une filiation directe et objective avec Dieu. Comme souvent en théologie, il convient de passer d’une compréhension littérale de certaines affirmations à une interprétation métaphorique...

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Maarten De Vos (1531-)1603) autoriteyt (Auctoritas) Photo DRSérie : l’autorité (3/5)

3. Une autorité paradoxale, par Michel Bertrand

Si le pouvoir peut s’instaurer par la contrainte, l’autorité revendique toujours une légitimité. Ainsi, ce qui constitue sa force fait aussi sa fragilité, car elle court toujours le risque de ne pas être reconnue. Tant que son droit à s’exercer n’est pas mis en cause, il n’y a pas de problème, mais dès qu’il y a difficulté ou conflit, la question de sa légitimité surgit. « L’individu le plus doué d’autorité commence à balbutier si on lui demande d’où, de qui il tient son autorité », écrit Paul Ricœur. Il y a là une sorte de point aveugle qui rend toute autorité vulnérable : au nom de qui, au nom de quoi s’impose-t-elle ?...

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Billet

La clef, la liberté… et ma poche !, par Jean-Marie de Bourqueney

La clef, comme objet, m’agace ! À l’heure où je communique par internet et GSM, où je paye par carte bancaire, où les puces (électroniques évidemment) nous envahissent, voilà que j’ai encore les poches trouées par cet objet antique : la clef. Je suis sûr que ce sont les marchands de vestes qui ont des accords avec les serruriers… Pensez donc, les premières clefs remontent à l’époque égyptienne. Quant à celles d’aujourd’hui, elles sont certes plus complexes mais restent un objet mécanique encombrant… et indispensable...

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Méditer

L’harmonie du monde, par Jacques Juillard

Seigneur,
Merci pour l’harmonie du monde,
pour cette paix à l’horizon, bien au-delà de tout espoir
qui nous précède et nous attend,
pour tant de rythmes divers, tant de couleurs mêlées,
tant de voix différentes, tant de timbres et de langues...

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Cahier : Vacances, voyages, évasion
par Bernard Reymond Plage des Iles maldives. Photo D.R.

Voici venu le temps des vacances : repos, loisirs, voyages. La notion de vacances n’est apparue qu’avec l’ère industrielle. Dans les sociétés agraires, les périodes de repos, l’hiver, alternaient avec les périodes d’activité intense, mais on ne parlait pas de vacances. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les classes aisées ont commencé à s’éloigner des villes pendant les mois d’été. Il a fallu attendre le Front populaire pour qu’en 1936 tout le monde puisse profiter de 15 jours de congés payés.

Être en vacances, c’est avoir du temps pour se retrouver en famille, pour resserrer les liens, pour partir ensemble à la découverte ; avoir du temps pour réfléchir, pour contempler, pour admirer, hors du stress habituel.

Les rédacteurs de l’Ancien Testament avaient bien compris la nécessité d’un temps de repos après le travail : Dieu lui-même s’attribue ce repos (Gn 2,2), puis il ordonne à l’homme de faire de même (Ex 20,9-11). Le retour annuel des vacances est une occasion d’arrêter toute activité pour un temps de repos et de contemplation.

Si le mot « vacance » évoque le vide, l’absence… de travail, le mot « travail » est étymologiquement une forme de souffrance, voire de torture (tripalium). Mais, de nos jours, le terme est ambigu : le travail est pour certains (chercheurs, avocats…) une activité intéressante et valorisante alors qu’il est pour d’autres une obligation désagréable à laquelle ils doivent se plier pour gagner leur vie. Pour les seconds, l’arrivée des vacances est un soulagement beaucoup plus attendu que pour les premiers. Cette ambiguïté est largement utilisée par les politiques : souhaitons-nous réellement tous « travailler plus pour gagner plus » ?

Les vacances sont aussi un temps pour les voyages agréables et enrichissants, et le tourisme est devenu un secteur important de l’économie. Mais le tourisme débridé est une source croissante de pression sur l’environnement et les ressources naturelles ; il a déjà dégradé de nombreux écosystèmes (comme les récifs coralliens). Pour les pays du Sud la « monoculture » touristique peut être catastrophique, faisant disparaître les ressources traditionnelles, créant une dépendance angoissante, sans que les revenus du tourisme puissent être réinvestis sur place (nécessité d’importation de biens coûteux, dans le domaine alimentaire, par exemple).

Bernard Reymond a longtemps été professeur de théologie pratique à Lausanne. Il a écrit de nombreux ouvrages, et le premier d’entre eux, dans les années 1970, était précisément consacré aux vacances. Il nous propose dans les pages suivantes une réflexion personnelle sur ce sujet qu’il étudie depuis longtemps, sans toutefois, en quelques pages, en aborder tous les aspects ! feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Vivre

Transhumance…, par Vincens Hubac

Matin de septembre, il faut se lever tôt car le troupeau va partir. Depuis deux jours déjà les bergers du bas pays sont venus trier les bêtes, marquer certaines et isoler les plus faibles qui partiront en camion. Mais surtout ils ont « habillé » les brebis avec des pompons de laines de toutes les couleurs attachés sur leur dos, puis ils ont posé les sonnailles au cou des bêtes. De grosses cloches pour les brebis et les moutons les plus robustes, des petites au son plus clair pour les agneaux nés au printemps...

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En Bref

Dans le monde et dans les Églises par Claudine Castelnau

Pays-bas, Italie : Voiles, suite…

Turquie : La haine de l’autre

Église d’Écosse : Homophobie institutionnelle

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Dialoguer

Le dialogue inter-religieux est au carrefour de la théologie, de la philosophie et de la politique. C’est l’analyse de Philippe Gaudin, professeur de philosophie, qu’a interrogé Florence Taubmann. Ce dialogue devrait jouer un rôle dans l’avenir du monde.

Le dialogue inter-religieux, par Philippe Gaudin, propos recueillis par Florence Taubmann

Florence Taubmann : Dans notre société multiculturelle, on parle beaucoup de dialogue, et notamment de dialogue inter-religieux. De quoi s’agit-il ?

Philippe Gaudin : Dialoguer, c’est tisser un discours à deux. Dans la tradition philosophique, le dialogue est un outil d’enseignement. Par exemple chez Platon, la vérité ne sort pas de la bouche de l’un ou de l’autre des interlocuteurs, mais c’est le témoin de leur dialogue qui doit la trouver en les écoutant...

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Commenter

Le chapitre 27 du livre des Actes fait le récit du naufrage du bateau sur lequel Paul vogue vers Rome pour son procès. Au-delà du réalisme haletant de ce récit, se cache peut-être la métaphore hardie d’un salut universel.

Tous sauvés ? Actes 27,27-44, par Christine Durand-Leis

Ce passage se signale d’abord par son abondant vocabulaire technique de navigation, dont plusieurs hapax (termes n’apparaissant qu’une fois dans le Nouveau Testament) : canot, ancre, nager, jeter la sonde, gréement, proue et autre voile d’artimon… Puis il y a ce style dramatique digne d’un scénario de film d’action : on oublierait presque qu’il ne s’agit pas d’un roman d’aventures, mais bien d’un écrit fait pour donner à croire, à se faire une image d’un Dieu apparemment occulté par les manœuvres du bateau en péril...

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couverture du livreLire

Livre : Ré-enchanter le ministère pastoral

Livre : Exils

CD : Grandes orgues à Saintes

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RésonnerAlbert Camus

Elisabeth Jas nous invite à (re)lire ces textes euphoriques qui célèbrent la joie de vivre. La communication entre l’homme et la nature prend alors une dimension presque mystique où les dieux de l’écrivain sont les éléments naturels, la terre, le ciel, la mer, le vent, la lumière solaire.

Relire Noces d’Albert Camus, par Élisabeth Jas

C’est tout récemment que j’ai découvert, pour ainsi dire senti, grâce aux conférences de France culture l’été dernier, un autre Camus. C’est-à-dire très différent de celui que l’enseignement scolaire m’avait apporté : par exemple avec le Camus de L’étranger ou de La peste. Je n’oublie certes pas le héros meurtrier de son premier roman qui, avant son exécution, s’ouvre pour la première fois « à la tendre indifférence du monde » et qui, à la fin de son procès, se souvient subitement de vrais bonheurs lumineux et profonds...

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Nouvelles

Journées Évangile et liberté "Spiritualités"

Poste pastoral à pourvoir d’urgence aux Pays-Bas

Recueil des interventions des Journées sur "Le Secret"

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Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

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Citation

À la question qu’on lui posait pour son examen de licence en théologie : « Comment prouvez-vous que le christianisme est la religion absolue ? » Albert Schweitzer répondit : « Je ne prouve rien du tout. Ceci n’est pas une chose qu’il faille prouver. Il n’y a pas de religion absolue. Et on ne rend en aucune façon service au christianisme, en voulant à tout prix le faire passer pour la religion absolue... »

Albert Schweitzer,
Lettre de 1935 à Martin Werner

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