
Numéro 202
Octobre 2006
Sommaire & Résumés
(
: permet d'aller au corps de l'article)
Éditorial
Le pape voulait montrer,
par Raphaël
Picon
Le pape voulait montrer qu’ «agir
de manière déraisonnable est contraire à la
nature de Dieu», comme l’est notamment l’usage de
la violence pour diffuser la foi... 
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Questionner
Divers niveaux de communautés, qui évoluent
avec le temps, s’intercalent entre l’individu et le
monde. Face à l’apparition de nouvelles communautés
qui permettent à l’individu d’affirmer son
identité, le politique doit reprendre l’initiative.
Les communautés
intermédiaires
ou la recherche d’une identité, par Jean-Marie
de Bourqueney
Notre monde oscille. Il oscille entre
mondialisation et repli sur soi, entre globalisation et bien-être
personnel. Au gré des informations, désormais en temps
quasi-réel, nous constatons jour après jour le redoutable
effet de ces oscillations. Face à la puissance économique
sans frontières, certains peuples ou certaines personnes
se sentent gagnés par une forme de désespoir qui les
mène sur les chemins du radicalisme et de la violence. Du
« choc des civilisations » à la violence de groupes
identitaires incontrôlables dans les cités, le constat
est rude : il existe une certaine sauvagerie dans notre monde qui
se veut civilisé. On aurait tort de ne pas chercher à
comprendre les racines des intégrismes religieux ou des phénomènes
de bandes dans nos villes. Ils sont sans doute le symptôme
d’une maladie grave, d’une sorte d’anorexie identitaire.
Et dans ce monde qui se cherche, nous avons parfois le sentiment
de nous chercher aussi : qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui nous
donne de l’identité ? Est-ce notre individualité
ou la communauté à laquelle nous appartenons ?... 
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Agir
Depuis plus de 130 ans « The Leprosy Mission »
(TLM), l’organisation internationale à laquelle
la Mission Évangélique contre la Lèpre
(MECL) est affiliée, est fidèle à sa vocation
initiale : au nom de Jésus-Christ venir en aide à
ceux que la lèpre exclut. Pierre Geiser, président
de la MECL, nous présente cette association.
La Mission évangélique
contre la lèpre, par Pierre
Geiser
TLM est la plus ancienne ONG internationale
spécialisée dans le traitement de la lèpre,
et la plus importante. À ce jour, elle est présente
dans une trentaine de pays subdivisés en trois grandes sous-régions
: Afrique, Asie du Sud-est et Asie du Sud. Son action concerne une
population globale supérieure à 260 millions de personnes,
représentant près de 220 000 malades pris en charge
et traités (chiffres pour l’année 2004). Le Comité
Français a été constitué en Association
1901 sous l’appellation de Mission Évangélique
contre la Lèpre. Celle-ci a obtenu la reconnaissance d’utilité
publique le 13 avril 1978. Elle contribue à l’action
engagée par TLM dans le monde, tout en soutenant plus directement
certains projets en Afrique, particulièrement en Guinée
et en République Démocratique du Congo....
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Ces mots qu'on n'aime pas
L’Éternel,
par Louis
Pernot
Voilà une manière
de s’adresser à Dieu qui est de plus en plus oubliée.
Autrefois, les vieux pasteurs priaient en disant « Ô
Éternel... » aujourd’hui plus guère. En
un sens, on peut s’en réjouir, il y avait là
quelque chose de pompeux, de grandiose faisant de Dieu un être
lointain, étranger, différent de nous... 
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Série
: les lamentations
1. Quand tout s’écroule,
par Florence
Taubmann
Il est bon qu’il y ait dans la
Bible des textes de stupeur, comme Job ou les Lamentations. Ce mot
renvoie à ce sentiment d’épouvante et d’incrédulité
qui nous saisit souvent quand le malheur survient, avant même
que la plainte, la révolte, le questionnement, la prière,
puissent être articulés dans notre esprit et notre
langage. Le livre des Lamentations est introduit par un tel signe
de stupeur, le mot hébreu « eikha », traduit
par « hélas », ou par « comment ! »,
« eh quoi ! » ... 
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Billet
Le coup du parasol,
par James Woody
La plage. Le soleil de Provence qui
écrase les corps. Une bourrasque de vent qui se lève
et emporte un parasol. Son propriétaire, debout, regarde
le parasol s’envoler puis rouler sur la plage, sans le moindre
mouvement si ce n’est celui des yeux qui suivent sa course
folle. Finalement quelqu’un se lève pour attraper ce
qui aurait pu devenir un objet de supplice. Cette personne sans
réaction, qui se demandait peut-être sur qui allait
tomber le sort me fait penser à toutes celles qui s’exclament
« qu’est-ce qu’on peut y faire ! »... 
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Méditer
Dieu notre Père,
par Jacques
Juillard
Dieu notre Père,
ta parole traverse le temps, traverse l’histoire, traverse
nos vies,
traçant des chemins de lumière... 
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Cahier
: Perdre la foi, est-ce grave ?
Perdre la foi, est-ce grave ? Ceux
qui ont perdu la foi le regrettent-ils ? Souffrent-ils d’un
manque ? Peut-on considérer que ceux qui n’ont pas la
foi sont privés de quelque chose ? Faut-il avoir peur de
perdre la foi ? Et si oui, pourquoi ?
Avant de se demander si « perdre la foi, c’est grave
? », demandons-nous d’abord ce que signifie « perdre
la foi ».
Très souvent, on récuse la formulation de cette
expression. On objecte que la foi n’est pas quelque chose que
l’on pourrait perdre comme on perd son porte-monnaie. André
Gounelle 1
écrit : « Ce que l’on a l’habitude d’appeler
la foi n’est pas quelque chose que l’on détient,
qu’on perd, qu’on retrouve, qu’on transmet comme
un trousseau de clé. » La foi, dit-on, n’est pas
une « chose ». Il vaudrait mieux la considérer
comme un acte, un mouvement et la caractériser par un verbe
et non pas par un nom, un substantif.
On peut en discuter. La foi est une forme d’énergie,
ou plus précisément de motivation. On dit de quelqu’un
qu’il « a la foi » comme on dit qu’il «
a la pêche ». Il y croit. Un Médecin sans frontières,
un militant politique, un instituteur peuvent avoir la foi en ce
qu’ils font. Et aussi la perdre. Perdre la foi, c’est
perdre son dynamisme, son énergie, sa motivation... 
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Vivre
Un ave maria insolite,
par André
Breton
Un samedi après-midi, le temple
de l’Église réformée de Pau accueillait
un mariage darbyste. La cérémonie fut animée
et soutenue (1 h 40), l’assemblée importante. Les lectures
de la Bible fréquentes et ponctuées par des cantiques
repris en chœur ; pour la mère de la mariée,
fervente catholique, qui avait vaincu sa vive réticence à
ce mariage « mixte », comme l’on dit, les organisateurs
avaient inclus quelques chants catholiques... 
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Dans le monde et dans les Églises
par Claudine
Castelnau
Italie : À
quand une vraie laïcité ?
États-Unis
: Obésité et pratique religieuse
États-Unis
: Des «jouets spirituels» Poupées et Bible
Danemark :
Des caricatures chères 
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Commenter
Arnaud Corbic, franciscain, professeur de philosophie à
Rome, réfléchit sur l’amour de Dieu, gratuit
et sans condition. Une vision de la grâce qui rejoint celle
des protestants issus de la Réforme.
Jésus et la
femme adultère (Jean 8,1-11) par Arnaud
Corbic
Nous mettons souvent des limites et
des conditions à l’amour : « Je t’aime si
tu fais ce que je te dis. » Mais ce n’est pas l’autre
comme autre, tel qu’il est, dans son altérité,
que nous aimons; c’est nous-même, c’est ce que nous
voudrions que l’autre soit, et non ce qu’il est, avec
ses limites comme nous. Quelle prétention exorbitante! Souvent
nous attendons que l’autre change pour l’aimer, alors
que l’autre attend que nous l’aimions pour changer. Or
Jésus n’a pas attendu que cette femme soit juste ou
parfaite pour l’aimer... 
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Dialoguer
Le sikhisme est une religion fondée en Inde au xvie
siècle. Monothéiste, cette religion est orientée
vers le service et la fraternité. Raphaëlle Gras,
sikh elle-même, nous la présente.
Le sikhisme, par
Raphaëlle
Gras Propos recueillis par Laurent
Gagnebin
Laurent Gagnebin : Quelles sont les principales caractéristiques
du sikhisme ?
Raphaëlle Gras : Les sikhs sont les disciples de Guru Nanak
Dev Ji (1469-1539), qui fonda le sikhisme dans l’état
du Penjab dans le nord-ouest de l’Inde, et des neuf Gurus qui
lui succédèrent. Le mot sikh signifie disciple, celui
qui apprend. Un sikh suit les enseignements des 10 Gurus contenus
dans le Guru Granth Sahib, le livre sacré des sikhs, qui
est considéré comme un Guru vivant... 
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Retrouver
Le premier roman de S. de Beauvoir : Anne, ou quand prime
le spirituel, vient enfin d’être publié. Ce
titre nous interpelle. L’auteur montre avec le destin de
cinq femmes, les dégâts causés par une religion
purement spirituelle et désincarnée.
Simone de Beauvoir
ou Quand prime le spirituel !, par Laurent
Gagnebin
Il y a vingt ans, mourait Simone de
Beauvoir. On a inauguré à Paris en juillet dernier
une passerelle Simone de Beauvoir reliant la Bibliothèque
François Mitterrand au Parc de Bercy ; beau symbole que cette
passerelle, sorte de trait d’union entre les livres et la nature
qui occupèrent tant de place dans son existence. Les livres
lui valurent le Prix Goncourt, en 1954, avec Les Mandarins ; la
nature, elle, donne à toute son oeuvre une ferveur et une
tonalité dominées par l’amour de la vie et de
la terre. Sur 37 ponts de la capitale, c’est le seul, a-t-on
dit, qui porte le nom d’une femme ; est-ce là un hommage
indirect à ce féminisme qui fut le sien et qui a marqué
notre époque ? Certes, mais n’oublions pas le Pont Marie
!... 
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Regarder
Force et faiblesse
Quand je suis faible,
c’est alors que je suis fort. (2 Co. 12,10) 
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Lire
Livre : Une Bible pour deux mémoires

Livre : L’Europe bouleversée
Livre : Cévennes, un jardin d’Israël
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Résonner
Le film de Gus Van Sant, analysé par Pierre Nambot,
dénonce notre passivité devant la violence grandissante
d’une jeunesse en manque d’espoir.
Elephant, par
Pierre Nambot
Très sensible au 7e art, je
vois de nombreux films choisis en fonction de ce qu’ils sont
susceptibles de m’apporter dans ma façon d’être
ou de penser. La perception des messages cinématographiques
n’est pas toujours immédiate, elle nécessite
réflexion et recherche d’interprétation, à
l’instar de toute œuvre d’art, littéraire,
musicale, picturale… C’est dans ce cadre que j’aimerais
parler du film «Elephant». C’est à mon avis
un chef d’œuvre saisissant qui nous place devant nos responsabilités
citoyennes et nos engagements spirituels...
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Nouvelles
Le Journal Évangile & liberté fête ses 120
ans 
Il ne manque plus que 57… 
Nouveautés 
Journées du protestantisme libéral : Secrets - Faut-il
cacher ? 
Union Protestante Libérale de Strasbourg
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