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Numéro 188
Avril 2005

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

La liberté de la foi, par Laurent Gagnebin

On parle le plus souvent de la liberté de la foi pour défendre celle des croyances et promouvoir un esprit de tolérance. Les doctrines sont en effet pour l’homme une manière fragile et relative de dire Dieu...

Questionner

L'homme peut-il se faire homme ?, par Robert Serre

On a beaucoup discuté de la divinité de Jésus, et les Églises l’ont fortement soulignée. Ne serait-il pas plus juste d’insister sur son humanité et de voir en lui un homme exemplaire qui nous montre le chemin d’une humanité authentique ? Cette démarche ne permettrait-elle pas un dialogue fécond avec les athées et les croyants d’autres religions ?

Combattre

Une association mère-nourrisson, par Anne-Laure Coffinet

Peut-on laisser dans la rue des femmes fragilisées par l’isolement, le déracinement, la maladie, la précarité et inquiètes pour leur bébé? Anne-Laure Coffinet combat pour l’accueil de ces mères et de leurs bébés.

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Ces mots qu'on n'aime pas

Âme, par Bernard Reymond

Âme fut pendant des siècles l’un des termes les plus utilisés du langage religieux occidental. Puis, vers 1950, les théologiens l’ont pris en grippe, bientôt suivis par d’innombrables prédicateurs soucieux d’insister sur le fait que notre être ne serait pas formé de deux réalités distinctes, l’âme et le corps...

Carte Blanche

Enfance, par Jean-Paul Sorg

Un aspect (positif) de la « mondialisation » : le développement de dialogues interreligieux, qui supposent a priori l’égalité des droits et une égale dignité des diverses parties. Très bien. Pas de problème ! Mais c’est dans ce climat même, qui d’abord inclinerait à un relativisme insipide, qu’un chrétien pourra devenir plus sensible que jamais à certains traits originaux du christianisme. Parmi lesquels, l’attention accordée aux enfants...

Série : Foi et Science

4. « Conscientisons les masses », par J.-Claude Deroche

Y a-t-il un rapport entre ce que l’homme pense et le réel, qui lui est extérieur et lui résiste ? Ce qui m’entoure est-il le produit d’un rêve que je fais ou bien est-il réel ? Ces questions sont au préalable de notre rapport au monde...

Billet

À la source de la laïcité, par Philippe Vassaux

Invité à déjeuner chez Théodore Monod, à Dakar, j’ai trouvé un carafon de vin et un bifteck. « Ce n’est pas parce que je suis abstinent et végétarien que je dois imposer mes choix aux autres », m’a-t-il dit. Voici un exemple de largeur d’esprit et de libéralisme...

Dialoguer

Êtes-vous chrétien ?, par Jacques Couton

Un de nos lecteurs nous adresse un texte dans lequel il définit sa foi, qui pourrait bien être celle de beaucoup de protestants libéraux.

Retrouver

Sartre et la foi, par Laurent Gagnebin

À l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Sartre en 1905, on a omis de parler de son rapport à la foi, ce que fait ici L. Gagnebin ; rappelons qu’ il est l’auteur d’un Connaître Sartre (Resma, 1972, éd. poche : Marabout, 1977) aujourd’hui épuisé.

« Elles sortirent du tombeau et s’enfuirent tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ».

Marc 16,8.

Commenter

Un silence qui parle, par Florence Couprie

Dans l’évangile de Marc, quand les démons parlent, Jésus les fait taire. Et quand le jeune homme du tombeau demande aux femmes de parler, elles se taisent. Et pourtant la bonne nouvelle sera répandue.

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Cahier : La peste, la mort et la Réforme

Par Vincens Hubac

Si l’angoisse de la mort est naturellement présente chez l’homme, il est exceptionnel aujour-d’hui qu’une maladie contagieuse effraie réellement la société, grâce aux progrès de l’hygiène, aux vaccins et aux antibiotiques. Même les craintes importantes, comme celle provoquée par le SRAS il y a deux ans, disparaissent vite. Seul le sida inquiète encore sérieusement, car les traitements sont lourds et imparfaits. Les hécatombes qui marquent les esprits sont plutôt dues aux catastrophes naturelles comme le récent tsunami.

Il nous est donc difficile d’imaginer ce qu’ont pu être les bouleversements provoqués par l’épidémie de peste noire qui commença en Europe en 1348 et tua, dans une première vague, en quelques années, plus du quart de la population. À une époque où les microbes étaient inconnus, où les voies de contagion étaient peu connues, comment un village pouvait-il vivre la disparition, en quelques jours, des trois quarts de ses habitants ? À l’évidence, ces carnages ne pouvaient être que l’œuvre du diable ou d’un Dieu courroucé. Le Premier Testament évoque toujours la peste comme une punition de Dieu (Ex 9,3 ; Dt 28,21 ; 2 S 24,15 etc.), et l’évangile de Luc en fait un signe de la fin des temps (Lc 21,11). La Septante, traduction grecque de la Bible hébraïque, utilise d’ailleurs le même mot pour désigner la peste et la mort.

Aujourd’hui, on sait que la peste, très contagieuse, est causée par la bactérie Yersinia pestis, véhiculée par le rat, et transmise à l’homme par la puce. On connaît aussi plusieurs antibiotiques efficaces contre cette maladie.

Pourtant la peste continue à faire réfléchir. Albert Camus l’a prise comme emblème du mal. Son roman « La peste » (allégorie du nazisme) décrit les réactions des hommes et de la société face à un fléau : pa-nique, my-s-ticisme, résignation mais aussi résistance et solidarité.

Vincens Hubac, pasteur à Marly-le-Roi et membre du comité de redaction d’Évangile et liberté, nous rappelle ce qu’a pu être la terreur des populations décimées par les épidémies de peste. Il évoque l’influence de cette calamité sur l’art, sur l’économie, sur l’architecture. Il explique la recherche, dans un monde très religieux, des responsables de cette mort, omniprésente et parfaitement injuste : Dieu, irrité par les péchés des hommes ? Le diable, par l’intermédiaire des sorciers, ou des juifs ? L’angoisse du salut et le sentiment de culpabilité des hommes conduisit l’Église à imaginer, comme réponses (contestables…) le purgatoire et les indulgences. Vincens Hubac pense que la Réforme peut alors être interprétée comme une meilleure réponse à l’angoisse de la mort : Dieu offre le salut à tous, gratuitement, par amour.

Mais aujourd’hui les hommes ne s’interrogent-ils pas plus sur la vie que sur la mort et le salut ? feuille M.-N. et J.-L. Duchêne

Par Vincens Hubac

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Vivre

Malheur aveugle, par Jacques Juilliard

Parfois la maladie, la souffrance, la mort frappent en aveugle tout près, chez un frère, un cousin, un ami. Alors je me demande : pourquoi lui, et pas moi ? Existe-t-il une cause, un but, une raison ? C’est comme une injustice dont je me sens presque coupable, honteux d’y avoir échappé, d’être vivant, libre et plutôt heureux. Quel sens peut-on trouver?...

Méditer

Jusqu’à quand m’oublieras-tu sans cesse ?, par Florence Taubmann

Si l’on songe aux situations de malheur, la question la plus courante est celle du « pourquoi ? ». Pourquoi le mal existe-t-il ? Pourquoi la souffrance du juste ? Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Cette question interroge le passé, elle y cherche une raison à l’insupportable, elle traduit comme un refus d’entériner la réalité de ce qui est et qui n’aurait pas dû être. À l’inverse la question « jusqu’à quand ? » est tournée vers l’avenir...

Au chef des chantres. Psaume de David.
Jusqu’à quand, Éternel ! m’oublieras-tu sans cesse ?
Jusqu’à quand me cacheras-tu ta face ?
Jusqu’à quand aurai-je des soucis dans mon âme,
Et chaque jour des chagrins dans mon cœur ?
Jusqu’à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ?
Regarde, réponds-moi Éternel mon Dieu !
Donne à mes yeux la clarté,
Afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort,
Afin que mon ennemi ne dise pas :
Je l’ai vaincu !
Et que mes adversaires ne se réjouissent pas, si je chancelle.
Moi, j’ai confiance en ta bonté,
J’ai de l’allégresse dans le cœur, à cause de ton salut.
Je chanterai à l’Éternel, car il m’a fait du bien. feuille

Psaume 13

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Débattre

Les prisons du Pays des Droits de l’Homme, par Jean Hoibian

C’est sous la forme d’une Lettre à un ami magistrat que le pasteur Jean Hoibian prend la défense des condamnés, rejetant en partie la responsabilité de cet échec sur la société et des dysfonctionnements de la justice. Ce cri du cœur et de l’esprit est celui d’un homme dont le ministère pastoral a été principalement consacré à la cause des prisonniers.

En Bref

Dans le monde et dans les Églises, par Claudine Castelnau

Inde, La femme du missionnaire assassiné à lÕhonneur...
Pays-Bas, Deux jours de congé pour les travailleurs non chrétiens...
Israël, Désinvestissement financier recommandé par le COE...
Asie Convertir les rescapés du tsunami...

RelireErnest Renan, portrait-charge dans Vanity Fair, 1879

La Vie de Jésus d’Ernest Renan, par François Lerch

Quel regard un lecteur d’aujourd’hui peut-il avoir sur La Vie de Jésus d’Ernest Renan ? Cette démystification du christianisme parue en 1863 fit l’effet d’une bombe. On y trouve en effet indirectement une charge contre les doctrines traditionnelles de l’Église catholique de l’époque.

Nouvelles

Schweizerisches Reformiertes Volksblatt
Union protestante libérale d’Alsace
Obituaire
Genève imaugure son Musée international de la Réforme
L’orgue du Foyer de l’Âme cherche mécènes

Regarder, Écouter, Lire

couverture du livre de Théodore MonodLire : Les Unitariens (Michel Baron, Les unitariens, L’Harmattan, 2004, 14,50 €. ISBN 2-7475-7176-9)
Lire : Liberté sexuelle (Collectif, La liberté sexuelle, jusqu’où?. Ed de l’Atelier, 2005, 10 €).
Lire : Jonas, ou l’oiseau de malheur (Jean Alexandre, Jonas, ou l’oiseau du malheur – Variations bibliques sur un thème narratif, L’Harmattan, 2004, 164 pages, 14,70 €).
Lire : En chemin avec Paul Tillich (Jean Alexandre, Jonas, ou l’oiseau du malheur – Variations bibliques sur un thème narratif, L’Harmattan, 2004, 164 pages, 14,70 €).
Cinéma : Deux instants d’éternité (Brodeuses, Un long dimanche de fiançailles)

Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

Citation


L’homme que le Christ appelle à lui
n’a nul besoin d’être en possession
de la pure doctrine pour accéder à
la vie en Dieu.

Auguste Lemaître, Foi et Vérité (1954)
réédité par la Cause, 2004.

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En couverture : Une vision de la Peste de Florence
dans une gravure italienne de la fin XIXe siècle.

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